40 ans de vie à Brigode, un bonheur qui ne passe pas !
Dans la rubrique, Brigode et ses Hommes, vous trouverez ci dessous un article paru dans les pages locales de la Voix du Nord, il y a quelques jours.
"Au mois d'août, Jacqueline et Gabriel Bleuset fêteront les quarante ans de leur installation à Brigode 2. D'origine modeste,
le couple a fait fructifier à la force du poignet un « coin de paradis » dont il ne se séparerait pour rien au monde.
Sur les murs du salon, des photos racontent une existence paisible. Le jardin se dévoile à travers une véranda acquise, comme beaucoup d'éléments, au fil du temps. Lorsque l'argent ne coule pas à flots, il faut savoir être patient tout autant que mettre du coeur à l'ouvrage. « Cette maison, c'est l'oeuvre de notre vie », confirme Jacqueline. C'est toujours un bonheur de l'habiter, je veux mourir ici. » Fidèle lectrice de La Voix du Nord, la sémillante octogénaire ne manque aucun épisode de notre série quotidienne sur les quarante ans de la ville nouvelle. Et pour cause, elle et son facétieux mari font partie des pionniers de l'aventure.
Pour eux, elle démarre le 10 octobre 1968, à Wattignies. Ce jour-là, dont Jacqueline se souvient comme si c'était hier (« vous avez bien noté la date ? »), le duo va éprouver l'un des ces coups de coeur qui font plier le destin, sous la forme d'une maison témoin présentée à Village-Expo. « Elle m'a tapée dans l'oeil tout de suite », s'anime l'ancienne première vendeuse-étalagiste chez Marie-Belle, à Lille. J'ai dit à Gaby : "pas la peine d'aller chercher plus loin" ». Le trésor, primé par le ministre Albin Chalandon, est de surcroît pile dans le budget : 60 000 francs de l'époque. « En plus, s'enflamme Jacqueline, elle était livrée toute équipée, avec les fenêtres, les tapisseries, le carrelage... Et puis tout nous séduisait, le plain pied, qui nous changeait des étages fatigants, l'aspect moderne, les commodités... » Seul bémol : il faut trouver un terrain. Ce sera l'affaire de Gabriel, alors employé à EDF et sollicité depuis peu par un organisme public, pour l'aménagement d'un quartier à l'est de Lille... « J'ai amené Jacqueline voir le terrain acheté par la SEDAF au comte de Montalembert et je lui ai dit : "c'est là que tu auras ta maison" ». Bien vu, sauf que le promoteur refuse la construction présentée par IDL (un groupement d'anciens mineurs reconvertis en Industriels du logement). « Elle ne correspondait pas à l'environnement recherché, grince Jacqueline, à qui l'on propose aussi sec une maison signée de l'architecte Watel, « bien trop chère pour nous ». L'opérateur, sous la menace d'une lettre incendiaire à Albin Chalendon (!), finira par céder et vendre une parcelle de 484 m², totalement boisée. « On a passé l'année 1969 à tout enlever nous mêmes », siffle Gabriel. Le temps pour les grues de déposer la dizaine de cellules de béton, « elles pesaient douze tonnes chacune » et le grand jour arrive enfin, le 30 août 1970. Pour « les enfants chéris de la SEDAF », comme leur rappelle en souriant Philippe Motte, le bonheur d'être propriétaires à Brigode est resté intact."
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